Nous sommes membres et fondateurs du Réseau d’Assainissement Écologique. Le RAE est une association ayant pour objectif la défense de l’intérêt général en matière d’assainissement. Il s’inscrit dans une démarche de préservation de l’environnement par la gestion responsable des ressources naturelles ainsi que la prévention et réduction de la pollution organique domestique.
Depuis plus de 10 ans, ce réseau travaille, en France, auprès des acteurs publics et privés de l’assainissement pour la défense du droit universel d’accès à des installations sanitaires décentes en intervenant comme acteur et promoteur de techniques écologiques (traitement différencié eaux grises/excrétas, toilettes sèches familiales, collectives et publiques, filières végétalisées, pédoépuration).
Deux autres projets ont vu le jour à St Gobain au sein de la SCOP Gink’oop : l’Arbre à Pain, une boulangerie naturelle et biologique et l’Epicerie de Voas, un magasin dédié à la vente de produits biologiques et locaux. Ces deux entreprises ont été crées par d’anciens salariés et sont aujourd’hui indépendants.
Le fonctionnement des toilettes sèches repose sur un principe fondamental : gérer les excrétions humaines sans recours à l’eau, tout en transformant ces matières en ressources valorisables par des procédés naturels. Cette alternative écologique aux sanitaires classiques à chasse d’eau repose sur une logique de sobriété, de gestion locale des déchets organiques et de respect des cycles naturels. Le principe est simple mais puissant : au lieu de diluer les matières fécales et l’urine dans de l’eau potable, les toilettes sèches utilisent un substrat végétal absorbant – généralement des copeaux de bois, de la sciure, des feuilles sèches ou parfois de la paille broyée – qui, une fois déposé après chaque passage, permet de couvrir les déjections, de neutraliser les odeurs et de lancer un processus biologique de décomposition. Cette litière végétale absorbe l’humidité, empêche le développement de gaz malodorants comme l’ammoniac, et favorise une fermentation aérobie, c’est-à-dire en présence d’oxygène, qui évite les phénomènes de putréfaction typiques des environnements anaérobies comme les fosses septiques traditionnelles. Le mélange obtenu est ensuite stocké dans un bac ou un seau amovible, vidé régulièrement dans un composteur adapté, conçu pour accueillir ces matières organiques et permettre leur transformation en humus fertile. Ainsi, les toilettes sans eau ne se contentent pas d’économiser un volume considérable de liquide précieux, elles réinscrivent également les déjections humaines dans un cycle naturel de valorisation organique inspiré des lois de la nature et de l’agriculture biologique.
L’un des piliers fondamentaux du principe des toilettes sèches est l’abandon total de l’eau comme vecteur de transport des matières fécales et de l’urine. Dans un contexte où l’accès à l’eau devient de plus en plus critique à l’échelle mondiale, et où le gaspillage de cette ressource essentielle est pointé du doigt, les toilettes sèches apparaissent comme une réponse pragmatique et responsable. Une toilette classique consomme en moyenne entre 6 et 12 litres d’eau potable par chasse, soit plusieurs dizaines de milliers de litres par personne et par an uniquement pour évacuer des déchets organiques. Ce système basé sur la dilution puis le traitement en station d’épuration entraîne un gaspillage massif et une complexité technique coûteuse, tant en infrastructures qu’en maintenance. À l’inverse, les toilettes sans chasse d’eau s’inscrivent dans une logique de sobriété et de simplicité, en éliminant le besoin en plomberie, en canalisations et en raccordements à un réseau d’assainissement collectif. Cette autonomie rend les toilettes sèches particulièrement pertinentes dans les zones rurales, les habitations isolées, les bâtiments écologiques, les festivals ou les zones à faibles infrastructures. Elles permettent également une indépendance précieuse dans les contextes d’urgence humanitaire, de crise ou de pénurie, où l’acheminement et le traitement de l’eau ne sont pas garantis. En cela, les toilettes sèches réintroduisent une vision fonctionnelle et décentralisée de l’assainissement, fondée sur le respect de l’environnement et la responsabilité individuelle.